tag:blogger.com,1999:blog-80677876696843188162024-03-13T06:14:16.827+01:00The Fool On The HillJournal du Lycée Henri-IV (Paris)The Fool On The Hillhttp://www.blogger.com/profile/03051771224459218577noreply@blogger.comBlogger3125tag:blogger.com,1999:blog-8067787669684318816.post-37027374378889188812014-01-25T19:02:00.001+01:002014-01-25T19:02:41.983+01:00<a href="http://lyc-henri4.scola.ac-paris.fr/images/stories/actu%20scolaire/TFOTH%20-%20201311.pdf">Voici le numéro de novembre en version numérique, bientôt celui de janvier! :)</a><br />The Fool On The Hillhttp://www.blogger.com/profile/03051771224459218577noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8067787669684318816.post-81986166253212947162013-11-23T22:31:00.002+01:002013-11-23T22:34:36.838+01:00Entrevue avec Nicolas Lormeau<br />
<h2 style="text-align: center;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif; font-size: x-large;">Entrevue avec Nicolas Lormeau</span></span></h2>
<h3 style="text-align: center;">
<b style="font-family: ArialMT, serif;">par Maya Kucinskas</b></h3>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Vendredi 22 mars 2013...que suis-je venu faire dans cette salle des médailles où règne encore une ambiance festive et où une faible mélodie aux accents mélancoliques, emprisonnée entre les murs aux miroirs obsédants, résonne encore ? Je retourne souvent dans cet univers magique, où se retrouvent d'autres âmes, ayant vécu comme moi en ces lieux imprégnés des joies et peines de la jeunesse...</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZPCqATsCrQNZQBDfFnCBODXBpo4MzfDQB2t9JlqMIqCZbdO0mqV4M_QMJFKs7pfWY8gzwnQ57en4I_dBJ56zjigGb_ZdYAWsNCWDv9JSjqCNSY1PdoL3GJ92edFM-7ARyhHD5DM9I42E/s1600/nicolas_lormeau_0.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZPCqATsCrQNZQBDfFnCBODXBpo4MzfDQB2t9JlqMIqCZbdO0mqV4M_QMJFKs7pfWY8gzwnQ57en4I_dBJ56zjigGb_ZdYAWsNCWDv9JSjqCNSY1PdoL3GJ92edFM-7ARyhHD5DM9I42E/s200/nicolas_lormeau_0.jpeg" width="200" /></a><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Il est rare qu'on me rende visite et la solitude s'est emparée de mon cœur depuis que « le castor » m'a quitté pour rejoindre Descartes dans la tour Clovis. Paul aussi est parti vers de nouveaux horizons, me laissant à mes découvertes des temps présents.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Ce jour, alors que je me revoyais une fois encore dans mes années de lycée -assez orageuses il faut dire-, l'arrivée d'une troupe d'élèves m'a arraché à ma rêverie dès les premières heures de la matinée. Ils sont nombreux, garçons et filles confondus...intéressant. Toujours aussi agités que de mon temps. Le professeur est une femme. Elle leur dit de poser leurs sacs au fond de la salle et de ne pas être trop bruyants...ils se débarrassent de leur lourdes carapaces dans un piétinement de primitifs qui n'a pas grand chose à voir avec le rythme de valse qui animait autrefois cette salle de bal.</span></span><br />
<a name='more'></a></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Tout ce remue-ménage a bien duré un bon quart d'heure, et leur professeur fait remarquer à tous ces étourdis le désaccord entre ses recommandations et l'application qu'ils en ont faite, mais « qu'il était trop tard pour tout recommencer ». Je soupire de soulagement...un mal de tête commençait à m'envahir.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Que viennent-ils faire ici ? Ce n'est pas un cours : on a repoussé les tables pour faire de la place et disposé en cercle les chaises, limitant un espace propice à une sorte de mise en scène théâtrale. Qu'attendent-ils donc ? Le professeur semble elle aussi attendre quelque chose ou quelqu'un. Elle ouvre à deux battants l'imposante porte principale. J'entends dire qu'elle donne sur le centre de documentation des prépas...Oh souvenir de Khâgne !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Cependant, mes jeunes barbares semblent affairés à répéter les vers d'une pièce...oui...de Victor Hugo...Je saisis un vers au vol : « Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Voilà bien l'héroïque et mystérieux Hernani...Aurais-je préféré une arrivée dans un Enfer atypique dépourvu de pals et de grils mais pourvu de trois canapés ? Je suis un peu vexé...</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Mais voici que l'arrivant attendu fait son entrée...par l'escalier dérobé...Il a lui aussi le sens du mystère !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Bonjour ! » Ton enjoué, regard malicieux, maintien assuré, il a un pas agile et une attitude décontractée. Prêt à rejoindre son auditoire, il se ravise, déclarant : « Ah, je vais chercher mes lunettes...je me fais vieux ! » Silence absolu. Il s'exclame alors, prenant un air faussement courroucé : « D'habitude, on me dit en chœur « Mais non ! », pour me rassurer. » Je pense qu'il veut détendre l'atmosphère, et il y réussit : quelques rires, timides et discrets.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Nous entrons dans l'action. Le professeur nous apprend que ses élèves ont « mis en voix » un extrait d'</span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Hernani</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">, et qu'elle souhaiterait avoir l'avis d'un metteur en scène de la Comédie Française sur les performances de ces jeunes interprètes. Je commence à trouver ça intéressant...Comment vont-ils s'en tirer ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Alors, je vous propose que dans un premier temps, vous me posiez des questions et puis ensuite, je vous laisserai me montrer un peu ce que vous avez préparé. » Un ange passe. Enfin, un élève ose prendre la parole. « Comment nous conseillez-vous de prononcer l'alexandrin ? ». La réponse du metteur en scène -j'appris par la suite qu'il se nommait Nicolas Lormeau- est très détaillée et le monologue dure près de vingt minutes. « Tout dépend de la pièce. Par exemple, choisissons une œuvre racinienne. » Je vois une jeune fille se lever et lui tendre un livre. « </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Phèdre</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">, c'est très bien. Au hasard, prenons une réplique :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Quand tu sauras mon crime et le sort qui m'accable, </span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Je n'en mourrai pas moins, j'en mourrai plus coupable. » - (I, 3, v. 241-242)</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Alors là, vous pouvez voir que toutes les conventions de l'alexandrin sont respectées : césure à la fin des douze syllabes, courte respiration au premier hémistiche, et un peu plus loin, il y a une alternance entre rimes féminines et rimes masculines. Tenez, pour ceux qui connaissent la musique, l'alexandrin racinien, c'est un peu comme ça ». D'une voix juste et mélodieuse, il entonne un air de Mozart. « En revanche, si l'on prend</span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Hernani</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"> de Victor Hugo, on s'aperçoit qu'on ne peut pas lire l'alexandrin de la même façon. Prenons par exemple le début de la pièce :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Suis-je chez doña Sol ? fiancée au vieux duc</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">De Pastrana, son oncle, un bon seigneur, caduc,</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Vénérable et jaloux ? Dites ? La belle adore</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Un cavalier sans barbe et sans moustache encore,</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Et reçoit tous les soirs, malgré les envieux,</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux. »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">S'il m'était donné de pouvoir rire, je l'aurais fait : Nicolas Lormeau avait lu ces vers comme ceux de Racine, et le résultat était burlesque. La réplique était parfaitement incompréhensible ! Il la relut en omettant la coupure classique et en reliant entre eux les morceaux de phrase. Certains vers semblaient être de vingt-quatre ou même de trente-six syllabes, les rimes étaient estompées, mais tout le sens du texte en prenait du relief. « C'est un peu comme l'écart de style entre Mozart et Rossini, où bien avec Picasso qui place l'œil au niveau du pied ! » Bien...bien ! J'aurais aimé discuter avec ce metteur en scène.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Nicolas Lormeau précise sa pensée en livrant une de ses méthodes de travail :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« C'est pour ça que la première chose que je fais avec les comédiens, c'est de leur donner mon propre manuscrit de la pièce, dans lequel j'ai supprimé toutes les didascalies et où j'ai lié certains alexandrins. » Pourquoi diable supprimer toutes les didascalies ? Je les ai bien utilisées pour Huit Clos et Les Mouches, et cela aide les comédiens. Mais le metteur en scène ajoute : « Toutes les didascalies de l'époque sont idiotes, et au lieu de rendre la pièce plus vivante, ça la rend complètement superficielle et injouable. » Cette fois, si j'avais pu grommeler, je l'aurais fait volontiers, mais hélas, la tradition des esprits hululants et gémissants est une grossière erreur, je m'en suis rendu compte.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Cependant le metteur en scène illustre ses propos en citant une didascalie: « Don Ruy Gomez renvoie ses gens d'un signe. Il s'approche de Don Carlos que doña Sol examine avec crainte et surprise et sur lequel Hernani fixe des yeux étincelants». Au fur et à mesure de ces indications, le metteur en scène mime la situation : Se levant, il prend un air noble et lève le bras pour indiquer la sortie. Puis, droit comme un pic, il recule, comme poussé par une force invisible en plissant les yeux. Enfin, indiquant l'attitude d'Hernani, il donne à son regard une fixité de rayon lumineux. Cette petite mise en scène ne laisse personne de marbre, et j'en suis moi-même réjoui.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Autre question d'une jeune fille blonde et grande : «Je me demande comment vous avez fait pour apprendre si vite le rôle d'Hernani, puisque vous avez dû remplacer le comédien qui jouait ce rôle ? » Silence. Nicolas Lormeau semble interloqué. Mais, bien vite, il esquisse un sourire, et : « Ah, mais non, c'est toujours Félicien Juttner qui joue le rôle d'Hernani...non non, moi je suis déjà un peu vieux pour jouer ce rôle... » Un élève s'exclame immédiatement : « Mais non ! » Cette fois-ci, c'est pourtant vrai, le comédien qui incarne Hernani est de quinze ans son cadet... « Je suis désolé de vous décevoir, mais non, je ne suis pas un génie ! Mais c'est une belle légende, qu'elle subsiste ! » Le professeur avoue de bon cœur que c'est elle qui en est à l'origine.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Pourquoi avez-vous choisi de supprimer tous les décors ? », demande un élève.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">C'est vrai, c'est une question que j'aurais posée : sans la couleur des canapés dans Huis Clos et les costumes funèbres des femmes dans Les Mouches, l'atmosphère aurait difficilement été recréée.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Eh bien, il y a deux explications, la première est toute simple : il suffit de lire justement les didascalies. Acte I, une chambre à coucher, celle de doña Sol, donc très richement décorée avec un lit en baldaquin, une belle lampe et une table. Acte II, le jardin du palais. C'est donc un palais espagnol que l'on aperçoit au loin, avec un balcon. Acte III, une nouvelle salle du château. En fait, nous aurions pu la jouer dans cette salle des médailles, c'est exactement comme ça que je me l'imagine. Une série de portraits est alignée contre le mur orné de boiseries. Acte IV, une crypte, un peu comme celle du Panthéon, et avec le tombeau de Charlemagne, son nom gravé en lettres d'ors. Enfin, Acte V, une terrasse du palais. C'est la fête, donc il faut des jets d'eau, des bosquets, des fanfares et un feu d'artifice ! Alors voilà, c'était impossible. Les décors ne se résumaient pas à un cube et une lampe. J'ai dû trancher et j'ai donc choisi le vide. D'ailleurs, la scène bi-frontale du Théâtre du Vieux-Colombier s'y prêtait ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Nicolas Lormeau désigne alors une élève : elle s'appelle Aurélia.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Bon, alors Aurélia, imagine que tu marches dans le désert. » Elle s'exécute. « Alors vous voyez, lorsqu'on la voit déambuler au milieu de nous, on y croit : de tous les côtés, il y a les spectateurs, et nous délimitons ainsi une surface occupée par Aurélia qui marche dans le désert, et c'est tout à fait crédible. Nous incarnons le décor. Maintenant Aurélia, va devant la porte et marche, comme tu faisais ici. » L'élève s'éloigne du groupe.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Maintenant, vous y croyez moins puisqu'il y a déjà un décor : vous voyez le mur, la porte, le plafond ; ce n'est plus propice à l'imagination. » Peut-être, mais cela serait à discuter néanmoins.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">«Ainsi, le seul décor que j'ai trouvé vraiment indispensable et dans lequel tous les hommes se rejoignent, c'est le tombeau ! Et hop, j'ai placé un tombeau. Et comme le lit de la dernière scène était tout aussi indispensable, j'ai recouvert le tombeau d'un drap. En plus, c'est symbolique : c'est là que les deux amants finissent leurs jours, sur ce lit-cercueil.» Idée originale. Peut-être cette symbolique fait-elle partie de l'évolution moderne de la mise en scène ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Deux autres élèves sont sollicités :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Comment t'appelles-tu ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"> <span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;">-Enola</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">-Mais c'est pas un nom ça !...je blague ! Et toi ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">-Alexis</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">-Bon, alors, mettez-vous face à face au centre. Voilà. Vous êtes tous d'accord que pour les spectateurs qui sont de ce côté là, et ceux qui sont de l'autre, ça ne change rien ! Maintenant, mettez-vous plus de ce côté là. Dans ce cas, c'est différent, les spectateurs voient la scène sous différents angles !»</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">A présent, il y a quatre élèves debout. Une alternance, filles-garçons. Une certaine harmonie a inspiré le choix des partenaires qui sont l'un et l'autre de même taille. Un binôme demeure au centre du cercle formé par l'assistance, et l'autre binôme est à l'extérieur, à l'arrière de la salle. « Prenez-vous les mains et faites un demi tour. » Malgré la position identique, il y doit y avoir effectivement une différence de perception.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Une nouvelle question ? Cette fois, c'est un jeune homme : « Comment vous vient l'idée de mettre en scène une pièce ? »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Eh bien, un beau jour, il faut avoir une sorte de vision, des images qui défilent. Pour </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Hernani</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">, ça m'est venu comme ça : j'ai vu les comédiens sur scène, et puis j'avais envie que des personnes voient une affiche avec marqué </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Hernani</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">, Victor Hugo, et qu'ils aient la volonté d'acheter un billet, de prendre place dans le théâtre et d'être envoûtés par la pièce. En plus, Félicien Juttner a rejoint la troupe au bon moment, et en le voyant, je me suis tout de suite dit que c'était lui Hernani. Quand je lisais la pièce, c'est lui que je voyais. » Je procédais de la même façon...ce désir de donner l'envie aux gens de partager avec vous l'émotion que vous avez ressentie.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Et puis, parfois au premier essai, ça ne va pas du tout, on se rend compte que ce n'est pas du tout ce que l'on imaginait, mais on ne perd pas courage et on continue ; c'est ça aussi le rôle de metteur en scène, il faut parfois accepter les autres propositions, se demander pourquoi il a fait ça, et puis...dire non quand c'est nécessaire ! Par exemple lorsque je commande une robe verte et large pour une comédienne, et que le lendemain elle arrive dans une petite robe rose...alors on s'interroge, on tente de comprendre le choix du costumier et puis on finit par dire que c'était une grande robe verte qu'on voulait. On voit alors les traits de l'anxiété se peigner sur son visage, et quelques gouttes de sueur couler sur sa joue, et le lendemain, c'est dans une robe orange qu'elle arrive ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Quelqu'un d'autre entre dans la salle. C'est une femme munie d'un appareil photo. Sans explication, elle prend quelques photos et reste pour écouter la suite de l'entrevue.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Mon attention commence à faiblir, car il m'est difficile de m'adapter à présent au rythme soutenu des échanges entre ceux de la terre. Mais un autre élève garçon entre en jeu. C'est un jeune homme à l'abondante chevelure frisée, grand et à lunette : « Qu'est-ce que vous pensez de cette idée de moderniser les pièces, par exemple dans </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Le Songe d'une nuit d'été</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"> ? »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Le terme moderniser n'est pas bien choisi...fondamentalement, je n'ai pas d'objection pour faire jouer des comédiens en jean dans une pièce classique, mais je ne suis pas sûr que ça passerait...Un homme en jean qui dirait « J'attends mon carrosse », c'est un peu étrange ».</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">La photographe intervient : « Dans </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;"><span style="font-size: small;"><u>Le Songe d'une nuit d'été</u></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">, ils ont justement changé les répliques pour que ça convienne avec la mise en scène... »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Oh ! Grommelerai-je à nouveau ? Transposer un thème classique à l'époque moderne, tout à fait possible, c'est de la création. Mais changer les dialogues d'une pièce déjà existante pour la faire entrer dans un cadre moderne, cela...me semble dénaturer inutilement. C'est justement « limite », comme dit le metteur en scène.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Moi, reprend-il, j'ai coupé quelques scènes politiques très longues et sans grand intérêt pour l'intrigue. Il y a aussi une didascalie et un vers qui me posaient vraiment problème : il jette sa torche à terre et l'écrase du pied. Et le vers qui suit : « Qu'il en soit de son front comme de ce flambeau ! » Rien que pour obtenir l'autorisation d'allumer du feu sur un plateau, il faut effectuer un tas de démarches et contacter trente-six mille pompiers ! Alors imaginez un peu si j'avais demandé d'allumer une torche au milieu d'une scène bi-frontale, de la jeter par terre et de l'écraser du pied ! C'était inenvisageable ! Donc, je devais à tout prix modifier ce vers, et remplacer flambeau ou front par autre chose... »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Silence. Tout le monde est dans l'attente de ce qui va suivre. Je tente moi-même, par défi, de trouver une solution quand, avec une satisfaction légitime, il dit le vers modifié : « Que sa vie s'éteigne comme s'éteint ce flambeau ». Cette astucieuse pirouette recueille l'appréciation de toute l'assistance.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Les questions sont terminées. La suite m'intéresse encore davantage et ravive des souvenirs anciens chers à mon cœur. Les élèves vont donner une interprétation d'un extrait de leur choix. La nommée Enola et sa compagne Aurélia se portent volontaires. Il s'agit d'un extrait entre Hernani et doña Sol :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Collier, brillants, pendants d'oreille,</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Couronne de duchesse, anneau d'or...,-à merveille !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Grand merci de l'amour sûr, fidèle et profond ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Nicolas Lormeau l'interrompt : « Moins vite !! Je ne comprends rien. J'ai entendu Grand merci de la morsure, fidèle et profonde ! » Tout le monde est hilare. Ah !Ah !dirais-je...Pas mal ! D'où l'importance d'articuler les mots...</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Aurélia recommence, mais Nicolas Lormeau se montre exigeant : « Non, ça ne va pas. Tu ne les vois pas les colliers et autres bijoux : il faut que tu les imagines. Fermez toutes les deux les yeux et Aurélia recommence. » Celle-ci hésite, elle semble avoir un trou de mémoire. « Ah oui, le trou de mémoire vient toujours quand on prend conscience du texte que l'on déclame ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Deux autres élèves se proposent, une fille et un garçon. La jeune fille ne dit qu'un mot : « Ingrat ! », mais Nicolas Lormeau veut qu'il soit prononcé à plein coffre : « Hurle ! Allez, pense que tu dis connard, petit connard, t'as pas vu tout ce que j'ai fait pour toi, et c'est comme ça que tu me remercies !! » Son partenaire se lance dans une longue tirade :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Oh ! je porte malheur à tout ce qui m'entoure !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">J'ai pris vos meilleurs fils ; pour mes droits, sans remords</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Je les ai fait combattre, et voilà qu'ils sont morts ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Une certaine vivacité et de la force manquent à cette déclamation. « Il faut hurler ! Hernani, quand il dit ça, il est hors de lui ! Dis-toi : Mais qu'est-ce que tu racontes petite idiote, avec ta petite jupe rouge ! » C'est animé. Décidément, cette matinée ensoleille ma journée !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Se tournant vers l'une des fenêtre de la salle, Nicolas Lormeau demande : « Où donne cette fenêtre ? –Sur les jardins du proviseur. –Parfait ! Ouvre-là et hurle à pleins poumons le début de la tirade. » L'élève joue le jeu : il ouvre la fenêtre, quelques bruits parviennent du dehors et l'air frais s'engouffre dans la salle. Face à lui-même, heureux de braver un interdit en toute impunité, il hurle les deux premiers vers : </span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">« Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure !</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Oh ! Je porte malheur à tous ce qui m'entoure ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Tous ses camarades sont hilares et les adultes ne parviennent pas à refouler leur rire. A bout de souffle, « Hernani » referme la fenêtre. Les rires s'estompent. « Eh bien, je ne sais pas si vous avez entendu entre deux rires, mais c'était tout de suite beaucoup mieux ! »</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">La sonnerie retentit. Applaudissements, remerciements, mouvements brusques et désordonnés.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">La salle est de nouveau vide et silencieuse.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Les tables sont remises en place, comme si rien ne s'était passé.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: ArialMT, serif;">Dans un coin, près du passage dérobé, une ombre légère semble demeurer un instant, puis finit par se dissoudre à regret, quand un pâle rayon de soleil vint éclairer un des miroirs.</span></span></div>
The Fool On The Hillhttp://www.blogger.com/profile/03051771224459218577noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8067787669684318816.post-89689023651950389922013-11-23T22:30:00.000+01:002013-11-23T22:35:20.362+01:00Les Nations Unies parlent à Henri-IV!<br />
<div class="p1">
</div>
<h2 style="text-align: center;">
LES NATIONS UNIES PARLENT À HENRI IV !</h2>
<h4 style="text-align: center;">
par Emily Hepher</h4>
<br />
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaku44tEDN_Ae8dtMDbp6fbtfZMPDXtbClquA7YtQmQrIaMw-6LJSwZaD1QRB0ygiICbH3yL07EmcPMzE77mBst5WJHhdljmQKHP8gwJOV3Y0Tmz9hfVo0GfQv576eVXmfBkgMkDqUOgw/s1600/ECOSOC-Youth-forum.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaku44tEDN_Ae8dtMDbp6fbtfZMPDXtbClquA7YtQmQrIaMw-6LJSwZaD1QRB0ygiICbH3yL07EmcPMzE77mBst5WJHhdljmQKHP8gwJOV3Y0Tmz9hfVo0GfQv576eVXmfBkgMkDqUOgw/s320/ECOSOC-Youth-forum.jpeg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="p1">
« Participez et soyez attentifs au monde autour de vous ! » Voici le message de la directrice de l’Unesco, Irina Bokova, à tous les élèves du lycée Henri IV. Dans un entretien exclusif avec <i>The Fool</i> à l’occasion du 8<sup>e</sup> Forum de la jeunesse qui s’est déroulé du 29 au 31 octobre à Paris, cette Bulgare énergique, cheveux mi-longs grisonnants, tailleur rouge, a répondu à nos questions après avoir assisté à la première journée du Forum. Elle était pressée par son emploi du temps, mais elle a tenu à nous accorder quelques minutes pour s’adresser à Henri IV : « Nous devons tous faire attention à ce qui se passe autour de nous. Le monde est tellement interconnecté, nous commençons vraiment à réaliser que nous faisons tous partie d’une même grande famille humaine. Il est très important que les jeunes s’intéressent au monde qui les entoure et qu’ils fassent l’effort d’y prendre part. »</div>
<div class="p1">
Kezaco l’Unesco ? La réponse en 5 minutes chrono.</div>
<div class="p2">
<b><i></i></b><br />
<a name='more'></a><b><i><br /></i></b></div>
<h3>
<b><i>Qu’est-ce que l’Unesco ?</i></b></h3>
<div class="p1">
Pas besoin d’aller à New York ou Genève pour découvrir les Nations unies ! L’Organisation des Nations unies pour <span class="s1">l’éducation, la science et la culture</span> – l’Unesco donc – est basée ici, à Paris, près de la tour Eiffel.</div>
<div class="p1">
Bien qu’elle soit surtout connue pour ses 981 sites de patrimoine culturel mondial, son rôle est de contribuer au maintien de la paix grâce à la collaboration entre les nations. Ainsi, par exemple, l’Unesco incite les États du monde entier à développer des actions pour que chaque être humain reçoive une éducation de qualité.</div>
<div class="p1">
<br /></div>
<h3>
<b><i>Qu’est-ce que le Forum de la jeunesse ?</i></b></h3>
<div class="p1">
Il a lieu lors de la conférence générale de l’Unesco qui se déroule tous les deux ans et au cours de laquelle tous les États membres se réunissent pour décider des programmes d’action en matière d’éducation, de recherche scientifique et de protection culturelle. Ce Forum de la jeunesse permet de faire entendre la voix des jeunes. Âgés de 25 ans maximum, des représentants des 195 pays membres envoient des « recommandations » à la conférence générale, des sortes de propositions pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur pays d’origine.</div>
<div class="p1">
<br /></div>
<h3>
<b><i>Quel intérêt à y participer ?</i></b></h3>
<div class="p1">
Ce 8<sup>e</sup> Forum de la jeunesse avait pour thème « Jeunesse et inclusion sociale : engagement civique, dialogue et développement des capacités ». Pour la première fois, quinze projets de jeunes favorisant une dynamique sociale, que ce soit à une échelle régionale, nationale ou continentale, ont été sélectionnés par les représentants présents au Forum et ont reçu le label du « 8<sup>e</sup> Forum de la jeunesse de l’Unesco » qui va faciliter leur financement et leur réalisation.</div>
<div class="p1">
<br /></div>
<h3>
<b><i>Qu’est-ce que ces jeunes veulent accomplir ?</i></b></h3>
<div class="p1">
Pour mieux comprendre les ambitions des représentants présents au Forum, nous avons interviewé deux d’entre eux. Leur but commun : pousser les dirigeants de leur pays à écouter la jeunesse ! Ashish, représentant l’Inde, propose l’élaboration de solutions régionales spécifiques au problème de l’éducation. « Partout dans le monde, la jeunesse n’est pas assez impliquée dans les processus décisionnels. Mais les solutions à ce problème ne peuvent pas être les mêmes pour l’Inde et pour d’autres régions. Il faut vraiment y développer l’éducation pour que la population sache comment participer à l’évolution de son pays. » Nous avons aussi parlé à Amre, représentant la Turquie : « Je me concentre sur un financement européen d’ONG pour la jeunesse. Je travaille au service d’une ONG qui organise des conférences pour la pai</div>
x destinées aux jeunes. Nous avons besoin du soutien de l’Unesco afin de financer nos projets. » Pour Ashish et Amre, le soutien de l’Unesco permettrait de faire pression sur leurs gouvernements et de réaliser leurs projets d’intégration de la jeunesse.<br />
<div class="p1">
<br /></div>
<h3>
<b><i>Quelles stars à Paris ?</i></b></h3>
<div class="p1">
Nous avons notamment parlé à Nick D’Aloisio, jeune génie de l’informatique, multimillionnaire à 18 ans ! En mars dernier, sa création, Summly, une application conçue pour résumer des textes à l’aide d’un algorithme, a été revendue à Yahoo, faisant de lui l’un des plus jeunes <i>self-made-man</i> de l’histoire. Son dada : l’auto didactisme ! Il a appris tout seul dans sa chambre comment faire des algorithmes et travaille aujourd’hui à temps plein pour Yahoo. Il ne va au lycée, à Londres, que quelques jours par semaine. Quand nous lui avons demandé s’il pensait que l’école était donc inutile il nous a répondu : « Non, elle n’est pas inutile ! Mais si on est intéressé par un sujet non enseigné en cours, il suffit d’utiliser Internet et d’apprendre par soi-même, d’être motivé et de persévérer. On n’a rien à perdre en poursuivant ses rêves et beaucoup à gagner ! »</div>
<div class="p3">
<br /></div>
<div class="p1">
Quelles leçons retient-on de cette journée à l’Unesco ?</div>
<div class="p1">
Partout dans le monde, des jeunes s’activent pour faire changer les choses. Alors bougeons-nous ! Le futur c’est maintenant et c’est à nous de le façonner !<span class="Apple-tab-span"> </span></div>
<!--EndFragment-->The Fool On The Hillhttp://www.blogger.com/profile/03051771224459218577noreply@blogger.com0